Moncef Marzouki : » la Francophonie est un moyen de créer la solidarité «
EN MARGE DU XIVEME SOMMET DE LA FRANCOPHONIE A KINSHASA
الثلثاء 16 تشرين الأول (أكتوبر) 2012
Arrivé à Kinshasa le vendredi 12 octobre dans la soirée, pour participer au XIVème sommet de la Francophonie, le président de la République de Tunisie s’est confié à quelques quotidiens de la capitale congolaise dans sa villa à la Cité de l’Union africaine au Mont-Ngaliema. Très détendu, ouvert et disponible, Moncef Marzouki a salué la tenue de ce Sommet au pays de Joseph Kabila. Le premier citoyen tunisien a déclaré qu’avec la Francophonie, les gens sont capables de s’unir pour parler le français. Et de renchérir que la Francophonie est un moyen de créer la solidarité entre les peuples. Il n’a pas manqué d’aborder les questions bilatérales entre les deux pays ainsi que les retombées du printemps arabe dans son pays, sans oublier son expérience en tant qu’activiste des droits de l’homme. Au cours de cet entretien, il a salué aussi la mémoire du tout premier Premier ministre de la République démocratique du Congo, Patrice Emery Lumumba. C’est ainsi qu’avant de quitter le sol congolais, le chef de l’Etat tunisien a rendu hommage à sa veuve, car il garde beaucoup de souvenirs de ce héros national.
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Arrivé à Kinshasa le vendredi 12 octobre dans la soirée, pour participer au XIVème sommet de la Francophonie, le président de la République de Tunisie s’est confié à quelques quotidiens de la capitale congolaise dans sa villa à la Cité de l’Union africaine au Mont-Ngaliema. Très détendu, ouvert et disponible, Moncef Marzouki a salué la tenue de ce Sommet au pays de Joseph Kabila. Le premier citoyen tunisien a déclaré qu’avec la Francophonie, les gens sont capables de s’unir pour parler le français. Et de renchérir que la Francophonie est un moyen de créer la solidarité entre les peuples. Il n’a pas manqué d’aborder les questions bilatérales entre les deux pays ainsi que les retombées du printemps arabe dans son pays, sans oublier son expérience en tant qu’activiste des droits de l’homme. Au cours de cet entretien, il a salué aussi la mémoire du tout premier Premier ministre de la République démocratique du Congo, Patrice Emery Lumumba. C’est ainsi qu’avant de quitter le sol congolais, le chef de l’Etat tunisien a rendu hommage à sa veuve, car il garde beaucoup de souvenirs de ce héros national.
Abordant la question liée aux acquis du Sommet de Kinshasa, le président Moncef Marzouki a fait savoir que la Francophonie existe. Elle met ensemble les différents pays qui parlent différentes langues et disposent des diverses cultures, mais qui se réunissent autour d’un lien commun qu’est la langue française. Aussi, a-t-il poursuivi, la Francophonie est aussi un moyen de se créer une solidarité. Elle permet également les échanges d’expériences à tous les niveaux de la vie. «Le Congo m’a impressionné», a-t-il affirmé. » J’aimerai bien revenir comme touriste. Bien sûr que c’est mon premier contact, mais je crois que ce n’est pas le dernier « , s’est-il exprimé.
Cependant, il a déclaré que la Tunisie et la RDC ont une très vieille histoire. Depuis les indépendances, il y a toujours eu des soldats tunisiens qui débarquent au Congo, notamment ceux participant aux opérations de maintien de paix au sein de la MONUSCO. En dehors de la coopération militaire, fait-il remarquer, il y a des hauts cadres tunisiens qui travaillent en RDC comme des experts dans beaucoup de secteurs. » Je suis convaincu que ma venue en RDC renforcera surement cette coopération bilatérale, indépendamment bien-sûr de la tenue de la Francophonie, surtout que, comme je l’avais souligné dans mon discours à l’ouverture du XIVème sommet de la Francophonie, je suis très attaché à ce pays de Patrice-Emery Lumumba ».
A en croire le premier citoyen tunisien, les relations entre son pays et la RDC sont dans un état embryonnaire, surtout qu’il n’existe pas des vols directs entre les deux pays, alors que la Tunisie reçoit plusieurs étudiants congolais. A cet effet, il a indiqué que la Tunisie dispose également des coopérants sur place en RDC, mais tout cela reste dérisoire, par rapport à la taille du Congo et de ses richesses. C’est ainsi qu’il a préconisé l’accélération des relations bilatérales avec la présence de plusieurs coopérants et investisseurs tunisiens dans les domaines de l’éducation, de l’énergie, de transport et tant d’autres priorités. » Mais, je crois que le premier investissement devait être l’éducation « , a rassuré le chef d’Etat tunisien. Là aussi, a-t-il ajouté, les deux pays peuvent travailler ensemble sur la formation et les métiers d’avenir. Car la Tunisie dispose déjà d’une grande expérience en la matière.
LA TUNISIE, EN PLEINE CRISE DE RECONSTRUCTION Au cours de cet entretien, il a aussi abordé la question du printemps arabe. A ce sujet, le président Moncef Marzouki a indiqué que la Tunisie a détruit un système politique qui était en place depuis plusieurs années : la dictature. A ce jour, a-t-il soutenu, le pays est en train de mettre en place un système politique démocratique. » Mais, ce n’est pas facile « , a-t-il reconnu. « Car, si vous levez le couvercle de la répression, il y a le meilleur qui apparaît, mais aussi le pire « , a noté le président de la République tunisienne. » Nous sommes donc en train de créer un système politique nouveau, mais il faut comprendre qu’il existe des sous-systèmes qui rendent des services à la population, notamment les systèmes éducatif, sécuritaire, sanitaire…, lesquels sont largement tributaires du système politique. Si ce dernier est mauvais, tout le reste l’est également. S’il est bon, tout sera bon « , a-t-il évoqué. Et de souligner :«La Tunisie est donc en train de mettre en place non seulement un bon système politique, mais aussi de reconstruire tous les sous-systèmes qui ont été détruits. Elle se trouve simplement en pleine crise de reconstruction». SON EXPERIENCE EN TANT QUE DEFENSEUR DEVOUE DES DROITSDE L’HOMME
» Je crois que les valeurs sont les mêmes et les gens qui doivent se mettre au service de ces valeurs, doivent avoir les mêmes caractères ; c’est-à-dire la persévérance « , a-t-il dit d’un air serein avant de préciser, «il n’est pas facile de changer des mentalités».
Par ailleurs, le président Moncef Marzouki a estimé qu’il faut s’inscrire dans le temps, et avoir la patience, en plus disposé des ambitions et de la modestie. Aussi, se dire capable de faire modifier les choses, même au sommet de l’Etat, et être capable d’influer sur la nature humaine. Egalement, s’inscrire dans la ténacité et savoir s’intégrer dans les structures internationales pour avoir des soutiens. Surtout que les défenseurs des droits de l’Homme sont souvent isolés dans leurs pays, a-t-il soulevé. Dans ce même ordre d’idées, il a invité les activistes des droits de l’Homme congolais à côtoyer les autres structures comme Amnesty International. Car aucun militant des droits de l’Homme ne peut survivre seul. Aussi, à bien connaitre ces différents réseaux et à bien les utiliser. » Un défenseur des droits de l’homme doit également apprendre à lutter pacifiquement et s’apprêter à subir tous les ennuis inimaginables qui peuvent survenir « , a laissé entendre le premier citoyen tunisien.
Pour clore cette rencontre, le président de la République tunisienne a souhaité plein succès au peuple congolais, dont le pays dispose de toutes les opportunités pour s’épanouir.
Mathy Musau.