Bienvenue au Président Hollande
السبت 6 تموز (يوليو) 2013
Toast de Mr le Président de la république Tunisienne Dr Mohamed Moncef Marzouki,
À l’occasion du Diner d’Etat Offert en l’honneur de
Mr François Hollande, Président de la République Française
(Palais de Carthage le 04 Juillet 2013)
*** Monsieur le Président de la République Française,
Monsieur le Président de l’Assemblée Constituante,
Monsieur le Président du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les ministres, les parlementaires, les ambassadeurs,
Mr le président du Conseil, Mr le Maire,
Chers invités,
Etre patriote, c’est aimer et servir son pays, son peuple, sa terre natale en tant qu’elle est notre part du monde, de ce que nos frères amérindiens appellent la « Patchamama »…la terre-mère , et cela sans détester ni haïr d’autres peuples, comme c’est presque toujours le cas pour un nationaliste.
Patriote, allergique à tout nationalisme, j’ai toujours dit que notre identité à nous autres tunisiens, n’est pas un bloc homogène, formé dans le passé et figé dans le marbre pour l’éternité, mais qu’elle est un champ qui s’élargit avec le temps, au fur et à mesure que s’élargit notre espace d’interaction avec les autres peuples.
Dans ce vieux-jeune pays, nous, ses enfants, sommes Tunisiens, Arabes, Musulmans, Méditerranéens, Africains, et, grâce à ce butin de paix qu’est la langue française, nous avons la chance d’appartenir à l’espace francophone qui nous a tant enrichi –espace s’ouvrant lui-même sur le dernier cercle, le plus grand et le plus vaste, celui de notre appartenance à la grande famille humaine.
Dans cet espace francophone, le rôle de la France a été, est, et restera pour nous fondamental.
L’histoire, avec sa violence coutumière, a souvent mis face à face nos peuples et nos civilisations ; mais ces contacts, aussi brutaux et primitifs qu’ils aient pu être, ont aussi constitué le point de départ d’une relation qui a vu se tisser tant d’histoires d’amitié, d’échange et d’entraide, tant d’histoires d’amour, tant d’enfants communs, tant de connaissances échangées et de reconnaissance mutuelle . Nous voulons plus que jamais renforcer ces liens séculaires, humains, économiques, culturels et bien entendu politiques. Nous voulons projeter ces relations dans un avenir où nous pourrions joindre nos forces dans des projets communs de développement, ici en Tunisie et dans des pays de la région. Nous voulons les développer pour plus de démocratie, de paix et de sécurité en Méditerranée, au Sahel et au Moyen-Orient.
Nous voulons que les relations entre nos deux pays, peuples et Etats soient exempts de malentendus, car les meilleurs amis peuvent parfois passer par des moments difficiles d’incompréhension et de doute.
A cet égard, j’aimerais que votre visite, Monsieur le Président, redonne aux chefs d’entreprises et aux touristes français le goût de revenir dans ce pays si proche, qui les a toujours bien accueilli et qui se réjouira de leur présence parmi les millions d’invités qui nous rendent visite chaque année.
J’aimerais que la Tunisie accueille le plus grand nombre de journalistes, d’enseignants, d’intellectuels et d’artistes français, pour qu’ils puissent parler à toutes les composantes de notre société, toucher du doigt la complexité, la subtilité et la difficulté de nos choix politiques, comprendre pourquoi et comment nous essayons de dépasser nos différences idéologiques, comment nous luttons contre nos mauvais penchants pour jeter un pont sur le fossé de nos différences, comment nous innovons pour préserver ce bien suprême qu’est l’unité nationale, pour chercher et trouver le meilleur consensus autour d’une constitution – en bonne voie d’élaboration par ailleurs –, afin de bâtir pour les générations futures l’Etat de tous les Tunisiens, garant de leurs droits et de leurs libertés, au service d’une société ancrée dans son identité nationale et ouverte au monde .
Monsieur le Président,
Votre visite va constituer un tournant dans l’histoire de nos relations communes, surtout après le geste solennel, ô combien symbolique, que vous comptez accomplir demain, qui ira droit au cœur de tous les Tunisiens, surtout parmi la génération qui a tant souffert dans sa lutte contre le colonialisme.
Vous êtes, vous ainsi que Madame Trierweiler et toute la délégation les invités de marque d’un peuple ami, représenté ici par sa société civile, ses partis et ses personnalités,
Vous êtes l’’invité de marque d’une révolution qui est, d’une certaine façon, l’écho lointain mais toujours vibrant de la Révolution Française et de toutes les révolutions que les hommes ont conduites à travers l’’histoire pour mettre fin à des injustices intolérables,
Vous êtes l’’invité de marque d’un Etat ami représenté ici par ses trois institutions la Présidence de la République, l’Assemblée nationale constituante et le Gouvernement,
Vous êtes l’’hôte d’’un ami personnel qui a l’’honneur de vous recevoir dans ce palais et en ce lieu si riche en leçons de l’’histoire.
Monsieur le Président de la République Française, bienvenue à vous , bienvenue à vous Madame Trierweiler, bienvenue à vous Mr le ministre des affaires étrangères et à tous les ministres , bienvenue aux députés , aux sénateurs , au président du Conseil régional de Provences Alpes côte d’Azur , bienvenue au président de l’’Institut du monde arabe, au maire Bizertin de la ville de Paris , aux conseillers, aux diplomates , aux militaires, aux artistes, aux intellectuels , aux journalistes , aux directeurs d’agences, aux militants des droits de l’homme. Bienvenue à vous tous et à vous toutes qui nous faites l’’honneur d’être les invités de la Tunisie.
Cher François, bienvenue à toi et à tous les amis qui t’accompagnent.
Longue vie à l’amitié et à la prospérité de nos deux pays.
Edition 2012
الاربعاء 7 تشرين الثاني (نوفمبر) 2012