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Le président Marzouki consacre sa première visite à l’étranger à la Libye
lundi 2 janvier 2012
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Le président tunisien effectue en Libye sa première visite officielle à l’étranger depuis son investiture. Il a notamment annoncé dans ce cadre la remise de l’ex-Premier ministre libyen à Tripoli si les autorités lui garantissent un procès équitable.
AFP – Le président tunisien Moncef Marzouki a promis lundi à Tripoli de remettre l’ex-Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi aux nouvelles autorités libyennes si celles-ci lui garantissent un « procès équitable ». Premier ministre de la Libye jusqu’aux derniers jours du régime Kadhafi, M. Mahmoudi, détenu en Tunisie, est sous le coup de deux demandes d’extradition des autorités de Tripoli, sur lesquelles la justice tunisienne a statué positivement les 8 et 25 novembre. L’ancien président tunisien par intérim Fouad Mebazaa n’avait pas signé le décret d’extradition, confiant la tâche à son successeur, Moncef Marzouki. « Quand il y aura des garanties pour un procès équitable, oui, c’est votre droit de le juger », a-t-il dit au cours d’une rencontre avec des représentants de la société civile libyenne. « Comme c’est notre droit de demander l’extradition de (l’ancien président tunisien Zine El-Abidine) Ben Ali afin de le juger en Tunisie pour les crimes qu’il a commis, vous avez aussi le droit de nous demander l’extradition de Mahmoudi », a-t-il dit en réponse à une question. « La justice doit d’abord reprendre son cours. Puis nous allons demander toutes les garanties pour un procès équitable et pour qu’il n’y ait pas d’atteinte à l’intégrité physique » de M. Mahmoudi, a-t-il répété plus tard au cours d’une conférence de presse. « Nous avons nos valeurs que nous défendons, c’est pourquoi nous vous demandons de la patience », a ajouté M. Marzouki. M. Al-Mahmoudi, 70 ans, avait été arrêté en Tunisie le 21 septembre près de la frontière algérienne. Il est, depuis, maintenu à la prison de la Mornaguia, près de Tunis. Selon sa défense, l’extradition de M. Mahmoudi n’est pas possible tant que le Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) ne s’est pas prononcé sur sa demande de statut de réfugié politique. M. Marzouki a entamé lundi une visite en Libye, la première à l’étranger depuis sa prise de fonctions mi-décembre. Mardi, il doit se rendre à Misrata puis à Benghazi (est). L’objectif de cette visite est « de mettre le train de la coopération tuniso-libyenne sur les rails », a-t-il dit, aux côtés de Moustapha Abdeljalil, chef du Conseil national de transition (CNT), organe qui dirige actuellement la Libye. Il a ajouté que les autorités tunisiennes et libyennes s’étaient mises d’accord pour réactiver les accords existants entre les deux pays. « Les conventions signées entre les anciens régimes de Mouammar Kadhafi et de Ben Ali n’étaient pas appliquées », a-t-il ajouté. « La complémentarité et l’intégration entre les deux pays est un objectif à long terme », a-t-il dit, estimant que la coopération entre les deux voisins nord-africains pourrait constituer un « noyau » autour duquel l’Union du Maghreb arabe (UMA) pourrait être bâtie. M. Abdeljalil a précisé de son côté que les deux pays étaient liés par 50 accords, « mais peu son appliqués ». Le chef du CNT a présenté des excuses pour les incidents qui se sont déroulés à plusieurs reprises à la frontière entre les deux pays, dénonçant des « actes individuels », sans toutefois proposer des solutions. Des attaques menées par des Libyens contre les postes frontaliers ont provoqué la fermeture de la frontière à plusieurs reprises depuis la chute du régime de Kadhafi en août dernier.